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Le gluten : Entre maladie Coeliaque, hypersensibilité & allergie.

Avant de détailler les différentes pathologies il faut déjà qu’on discute de ce qu’est le gluten…

C’est parti pour un mini cours de biologie des céréales (n’ai pas peur je vais le faire en mode rapide et pas trop compliqué).

Le gluten est un mélange de différentes protéines appartenant à la famille des prolamines. On trouvera essentiellement la gliadine et la gluténine.  Ce gluglu se cache dans 7 céréales différentes, (on utilise l’acronyme SABOT pour s’en souvenir): Seigle, Avoine, Blé, Orge, Triticale (mélange de blé et de seigle), mais aussi  kamut, épeautre et le petit-épeautre (en moindre mesure).

Il s’avère que le maïs, le millet, le sorgho, le teff, le fonio et le riz contiennent aussi des fractions de prolamines, différentes du gluten, et donc certains intolérants sont également sensibles à ces céréales.

 

Maintenant un peu d’histoire : le mot « gluten » date de 1515 ! Il est issu du latin et signifie colle/glue, une fois qu’on a dit ça… tout est dit non ?

 

Et oui c’est finalement grâce à lui que le pain est bien moelleux, que la mie est filante, que les gâteaux sont gonflés et que tout est bien lié dans les préparations. Le problème c’est que ce côté glue, il va aussi le faire dans nos intestins et c’est là où ça pose problème…

 

Maintenant on se fait un cours de médecine pour différencier les 3 cas différents ?

 

 

La maladie Coeliaque (MC)

 

Appelée à tort intolérance au gluten, il s’agit d’une maladie auto-immune que l’on a à vie.

En fait lors d’une ingestion de gluglu (même infime) le corps ne va pas dégrader les fameuses protéines, et pour se défendre le système immunitaire va produire des anticorps anti-transglutaminase (Anti Ttg) et anti-gliadine (IgA), mais contrairement à l’allergie, ces anticorps vont aller détruire directement les parois de de nos intestins d’où le côté auto-immunitaire. Cette destruction va créer des atrophies villositaires dans l’intestin grêle engendrant une malabsorption des nutriments et une perte de poids.

 

Les symptômes sont très variés et vont de « simples » phénomènes digestifs à des troubles neurologiques. Le corps médical est mitigé sur l’acception des troubles non digestifs et donc un grand nombre de médecins refusent d’associer le gluten avec la dépression, l’autisme ou l’hyperactivité par exemple.

 

 

Côté symptômes justement…

 

Tu es prêt ? La liste est looooongue et surtout, non exhaustive, j’ai bien peur d’en oublier !

 

  • Troubles digestifs : Ballonnements/gaz, diarrhée/constipation (parfois alternance des deux), nausées/vomissements, maux de ventre, perte d’appétit/anorexie (digestive ou mentale), ulcères, reflux gastro-œsophagiens, douleurs à l’estomac, digestion lente/difficile, autres intolérances alimentaires (lactose souvent) ou allergies alimentaires multiples, borborygmes (bruits de ventre), mycoses digestives/dysbiose…

 

  • Extra-digestifs : Douleurs musculaires/rhumatismales, arrêt de croissance, transpiration nocturne, extrême frilosité (surtout des membres inférieurs), mauvaise odeur corporelle/haleine, maux de gorge/angines/rhinites à répétition, baisse du rythme cardiaque/de la tension artérielle, vision floue, jambes lourdes/gonflées/œdèmes, rétention d’eau/des urines, gencives qui saignent facilement...

 

  • Troubles neurologiques/psychologiques : Dépression, irritabilité/saute d’humeur/impatience/hyper-émotivité/fragilité émotionnelle (envie de pleurer constamment sans raison par exemple), manque d’entrain/léthargie (envie de rien), perte/baisse de mémoire, sensation de « cerveau lent », d’être comme du coton ou tout mou/vide, perte/diminution de la réflexion, difficulté d’attention/de compréhension, baisse ou perte de tonus générale, fatigue chronique, maux de tête/migraines, vertiges, tremblements, fourmillements…

 

  • Dermatologiques : Acné, démangeaisons/urticaire, dermatite et dermatite herpétiforme, perte de cheveux/cheveux fins/très secs (effet de paille), peau sèche…

 

  • Gynécologiques : Troubles hormonaux/arrêt des règles/infertilité, cystites/infections urinaires à répétition, mycoses vaginales, endométriose…

 

  • Pathologies associées et reconnues : Carences multiples, perte de poids, anémie, ostéoporose, thyroïdites (hypothyroïdie d’Hashimoto ou hyperthyroïdie), diabète, dermatite herpétiforme (la dermatite est essentiellement présente en cas de MC et est rare, elle en est donc un marqueur de la maladie).

 

  • Pathologies pouvant s’améliorer avec un régime SG malgré certaines réticences du corps médical : Sclérose en plaque, polyarthrite rhumatoïde, hyperactivité, autisme, Parkinson, Alzheimer, maladie de Lyme, allergies respiratoires (asthme etc.) et alimentaires, endométriose, schizophrénie, les MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques Intestinales : Crohn et rectocolite hémorragique), le SII (Syndrome du Côlon Irritable).

 

A savoir qu’une maladie coeliaque non traitée ou non décelée peut aller jusqu’au cancer des intestins ou de l’estomac ou des troubles hépatiques graves, il est donc important de se faire dépister, puis de suivre minutieusement le régime, car la moindre trace, va redéclencher le mécanisme inflammatoire et la destruction des parois. Les symptômes peuvent apparaître plus ou moins rapidement en cas de crise (d’une 20 aine de minutes à plusieurs heures) et peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours voir plusieurs semaines pour une crise ! Il faut donc être très vigilant et très attentionné pour éviter une nouvelle crise.

 

On estime environ 150 000 personnes touchées en France actuellement et seulement 10 à 20% des cas seraient diagnostiqués. Le pourcentage de malades serait aux alentours de 1% entre l’Europe et l’Amérique du Nord.

 

 

Le diagnostic maintenant !

 

J’ai bien peur que la case « Docteur » soit inévitable, si tu ne passes pas par la case « Docteur » tu ne reçois pas 20 000Fr (oui je suis vieux jeux) euh non un tour au labo d’analyse. Donc si tu as des doutes, que tu soupçonnes le gluten être ton « Ennemi N°1 », ou qu’un membre de ta famille est intolérant (oui car même si ce n’est pas une maladie génétique il existe des gênes dits de susceptibilités) ;  alors tu vas voir ton gentil médecin traitant et tu lui en parles, il te prescrira alors une prise de sang, pour tester les anticorps anti-transglutaminase, parfois aussi les anti-gliadine et les anti-endomysium (mais c’est plus rare, ces derniers ne sont quasiment plus prescrits car ils ne sont plus remboursés). Si les résultats sont positifs alors grand vainqueur que tu es, tu devras aller chez un gastro-entérologue pour faire des biopsies duodénales (en bas de l’estomac) par fibroscopie pour rechercher les atrophies villositaires. Si tout est positif tu seras reconnu comme malade coeliaque auprès de la sécurité sociale et tu auras droit de te faire rembourser un pourcentage du prix de certains produits SG à hauteur de 45,73 euro/mois pour un adulte/enfant de plus de 10 ans et 33,54 euro/mois pour les moins de 10 ans (pour en savoir plus : http://www.afdiag.fr/intolerance-au-gluten/vie-pratique/remboursement/).

 

Par contre il faut garder à l’esprit un petit détail des plus importants : Ne pas entamer un régime sans gluten avant d’avoir fait les tests, c’est important car quoi qu’en disent la plupart des médecins, certains malgré tout formels sur la question et pensent que de faire les testent sous régime d’exclusion peut faire varier les résultats voir les fausser et vous rendre « faux négatifs ». Donc pour lever toute ambiguïté il reste préférable de conserver un régime alimentaire classique et des plus gluténisés avant de débuter un régime SG.

 

Bon et maintenant, le dépistage est fait, te voilà reconnu « grand vainqueur de l’année », le grand jackpot s’ouvre à toi… et tu souhaites en savoir plus sur la solution….

 

 

La solution : Le régime d'éviction.

 

J’ai bien peur de ne t’en proposer qu’une seule… Le régime d’éviction à vie, car comme dit plus haut, une trace de gluten et tu relances la réaction immunitaire, donc tu dois éviter tout ce qui contient directement du gluten comme les pâtes, les pizza, les produits industriels (le gluten se cache partout….) mais aussi tout ce qui pourrait en contenir de manière non intentionnelle, c’est ce qu’on appelle les contaminations croisées (atelier fabriquant également des produits avec gluten par ex), souvent notées sous les phrases « peut contenir », « traces possibles de » ou « fabriqué dans un atelier qui fabrique/utilise aussi … ».

 

Les produits sûrs et sans gluten sont étiquetés avec un épi de blé barré et son notés « sans gluten » ou « gluten free », c’est-à-dire qu’ils contiennent moins de 20 ppm (parti par million= mg de gluten/kg de produit) de gluten pour la France. Malgré tout certains coeliaques très sensibles ont du mal à supporter les produits dosés à  20 ppm et ne tolèrent que des produits avec un taux inférieur à 5 ppm (produits Espagnols ou Allemands entre autre). Chacun est différent, chacun a son seuil de tolérance qui lui est propre et ce qui va à l’un ne va pas systématiquement à l’autre.

 

Chaque pays a son organisme qui valide les produits SG, en France c’est l’AFDIAG (Association Française des Intolérants au Gluten) qui gère les analyses et la validation des produits contenant 20 ppm ou moins de gluten. 20 ppm est la réglementation européenne, c’est pourquoi en France c’est 20, mais dans d’autres pays comme l’Espagne ou l’Allemagne les seuils sont plus bas (5 ppm) car ils ont choisi un taux plus bas que celui rendu obligatoire par l’UE.

 

Tu trouveras en bas dans les sources un tableau de l'AFDIAG à télécharger sur les aliments autorisés/interdits. Leur liste est non exhaustive, il manque des informations et certains aliments sont soumis à controverse mais ça te donnera un début de piste en attendant que j'en fasse un tout beau ;)

 

 

Quand se faire dépister ? Y’a-t-il des moments particuliers ?


Il faut savoir que la maladie peut être décelée à n’importe quel moment de la vie, souvent elle est détectée très jeune, chez le nourrisson, mais il arrive de plus en plus qu’elle le soit à l’adolescence, à l’âge adulte ou après un changement hormonal (comme un accouchement ou la ménopause). Les gênes sont présents dès la naissance mais ne s’exprime pas forcément dès le départ, et peuvent faire apparaître des symptômes au fur et à mesure plus ou moins banaux comme des angines à répétition, qui ne font pas penser à la MC, et puis un jour le corps commence à parler, la fatigue post-prandiale (après les repas) commence à s’installer, des diarrhées chroniques, une perte de poids et de l’anémie s’invitent à la maison, et c’est là où l’on se pose des questions. Mais certaines personnes vont rester asymptomatiques durant des années et ne vont exprimer qu’un seul symptôme comme l’ostéoporose par exemple ! Il faut bien garder en tête que nous sommes vraiment tous différents face à cette maladie et que malgré les grandes lignes il n’y a pas de check liste bien établie et fixe.

 

Mais alors vous allez vous demander pourquoi on en parle que maintenant ? Pourquoi certains ne vont exprimer les gênes qu’à 60 ans ?

Ah la grande question… Il faut savoir que la maladie coeliaque existe depuis bien longtemps mais qu’on en parlait très peu avant et que l’alimentation SG était assez restreinte. Le diagnostic était plus délicat, on y pensait beaucoup moins et donc on passait à côté de bons nombre de malades. Aujourd’hui c’est bien plus facile et plus rapide de savoir donc on le décèle plus vite et vu qu’on en parle de plus en plus, les médecins y pensent de plus en plus.

 

Oui bon OK merci, mais toujours est-il pourquoi on en parle de plus en plus ? Pourquoi certains ne la déclenche qu’à 50 ans et d’autres à 20 ? …

Certains scientifiques, nutritionnistes, écrivains, docteurs etc évoquent le fait qu’en 50 ans le blé a subi plusieurs modifications génétiques, passant de 14 chromosomes à 42 ! Autrefois les céréales se modifiaient naturellement, évoluant avec l’homme et donc nous le supportions, aujourd’hui ce sont des modifications comparables à des OGM, il n’y a donc aucun recul quant aux effets probables sur l’humain. D’autre part le gluten est beaucoup plus utilisé dans l’alimentation moderne qu’auparavant, nous y sommes surexposés tant il est ajouté en plus des farines dans le pain, dans les plats industriels, dans les épices, les produits de beautés etc… générant une sensibilité croissante de génération en génération faisant donc exploser les gênes de susceptibilités au grand jour et ne permettant plu à nos enzymes digestives de dégrader cette protéine une fois dans nos intestins. Pour en savoir plus sur cette partie je conseille vivement à ceux qui le souhaitent le livre de Julien Vénesson « Gluten, comment le blé moderne nous intoxique ? ».

 

Maintenant tu te dis  « Ah oui mais… j’ai été négatif aux tests alors que j’ai pas mal de symptômes décrits plus haut, donc ??? » …

 

Allez on passe au cas N°2 ;)

 

 

L'intolérance non MC ou hypersensibilité

 

Cas N°2 : J’ai bien tout lu au-dessus, j’ai tout bien compris, je suis allé voir mon médecin, mais tous les tests sont revenus négatifs, alors ce gentil docteur m’a dit que je n’avais aucun souci avec le gluten et que c’était peut-être dans ma tête… Ah ce cerveau… il a les épaules larges je trouve… Pas vous ? Combien d’entre vous ont entendu « mais c’est dans votre tête, vous n’avez rien ! » ?

 

Si ces médecins étaient plus ouverts… Hypocrate (pourtant il n’est plus tout jeune) disait « que ton aliment soit ton médicament »… ils devraient se la remémorer avant de nous dire qu’on a rien, qu’on est juste hypocondriaque, stressé ou dérangé du ciboulot et qu’avec une bonne thérapie psy et des anti-dépresseurs ont ira sûrement mieux….

 

Car finalement… On estime entre  10 et 40% (oui la fourchette est large) le nombre de personnes sensibles au gluten, c’est-à-dire les intolérants au gluten non coeliaque, puisque le terme d’intolérance est un affreux abus de langage concernant la maladie coeliaque. Il est donc très difficile de diagnostiquer les personnes qui ont au moins un des nombreux symptômes évoqués plus haut tout en étant négatif aux tests puisque déjà on ne diagnostique pas tout le monde !

Ensuite le nombre d’hypersensible ou d’intolérant croît constamment donc encore plus difficile d’estimer quoi que ce soit !

 

 

Alors finalement l’intolérance c’est quoi ? Qui est concerné ?

 

L’intolérance ou hypersensibilité au gluten n’est apparemment ni une allergie ni une maladie auto-immune ou inflammatoire, d’où le fait qu’aucun test ne puisse la diagnostiquée, ensuite son mécanisme reste floue, très floue.

Certains soupçonnent la surexposition au gluten et ses modifications génétiques entrainant un manque d’enzymes de dégradation des protéines du gluten, créant une porosité intestinale (le « leaky gut syndrom ») et transformant nos intestins en vulgaire passoire à tout. Ce phénomène engendrerait donc aussi des carences, une perte de poids etc puisque les intestins qui normalement servent à prendre les nutriments ne peuvent plus faire leur travail, laissant tout passer dans le sang y compris ce qui est mauvais pour nous.

Cet effet agirait donc directement sur notre système immunitaire (contenu à plus de 80% dans nos intestins) et nous rendrait plus ou moins sensibles à pleins de choses (maladies, virus, allergies….). D’autres pensent qu’il s’agit d’une allergie retardée, donc non décelable par analyses de sang, mettant bien en jeu le système immunitaire mais de manière encore assez inconnue….

 

Le seul moyen de savoir si tu es concerné est de faire un régime SG strict sur quelques semaines (après avoir éliminé le diagnostic de MC), et si une amélioration apparaît au bout de quelques temps (jours/semaines/mois tout dépend de ton état « d’intoxication ») alors oui tu es un hypersensible. D’un point de vue médical tu n’auras aucune reconnaissance même si certains médecins s’y intéressent de plus en plus, tu seras au mieux « reconnu » comme ayant le SII (Syndrome de l’Intestin Irritable dit aussi "Colopathie fonctionnelle", qui n’est déjà pas reconnu de tous), avec amélioration sous au régime SG.

De plus en plus de chercheurs essayent de comprendre le ou les mécanismes de ce phénomène mais il n’y a encore actuellement que trop peu d’éléments pour en parler d’avantage. Quoique je pourrais développer quelques théories mais… au risque de vous perdre sous un flot de blabla donc on va s’en tenir là pour aujourd’hui.

 

Ce qu’il faut savoir est que cette sensibilité va être d’autant plus diverse d’une personne à l’autre, et d’autant plus réversible ou non de l’un à l’autre. N’étant pas une maladie inflammatoire (comme les MICI par exemple) ou auto-immune il n’y a donc techniquement aucun réel danger contrairement à la MC, cependant dès que tu en remangeras les effets peuvent revenir plus ou moins rapidement et plus ou moins fortement. Cette intolérance peut être à vie tout comme elle peut s’estomper avec le temps. Seul toi pourras le savoir, tout comme seul toi pourras connaître ton seuil de tolérance. Là où certains chanceux supporteront un morceau de pain ou un plat de pâte par semaine, d’autres seront au même point qu’un coeliaque et ne supporteront aucune trace ! Et je dirais que savoir son seuil c’est presque le pire, car pour ça il faut faire le cobaye, essayer des produits, des quantités différentes etc jusqu’à trouver son point de non-retour, le point qui te rend malade pendant plusieurs heures voir plusieurs jours. Car toujours dans le même principe, la personne hypersensible peut réagir dans la demi-heure comme elle peut réagir 2 jours après, et peut se retrouver malade pendant 3h comme 3 jours… Génial non ce mystère médical ?!

 

Quant aux symptômes, je le précise au cas où… ce sont les mêmes que ceux de la MC !!! Oui oui oui… Les mêmes !!!! Donc inutile de te dire que si ton médecin ne te trouve pas de MC et ne croit pas en l’intolérance au gluten, il risque de te dire cette phrase qu’on adore tous : « C’est dans votre tête, vous souhaitez un anti-dépresseur ou un suivi psy ? »…

Je te rassure, on est nombreux à passer par là et à supporter la diplomatie médicale actuelle (proche de -3000), donc si tu as remarqué une évolution positive en suivant correctement (oui pas n’importe comment) un régime SG alors suit le encore quelques temps avant de réintroduire des aliments. Le gluten est mauvais pour la santé et n’apporte rien d’un point de vue nutritif donc si tu fais bien les choses tu n’auras pas de carences et ne sera pas plus malade en l’évitant.

 

Mais je ne suis pas médecin, je ne prêche pas la grande et divine parole, un avis médical avant de débuter quoi que ce soit reste la meilleure solution et je ne veux pas que tu fasses des bêtises donc réfléchis bien avant de prendre une décision, renseigne toi bien, pose des questions ici ou ailleurs avant de te lancer dans ce genre d’aventure ;)

 

Allez on passe au dernier cas ?!

 

 

L'allergie

 

J'ai gardé le meilleur pour la fin ! Lorsque l’on parle de l’allergie au blé, ce n’est pas le gluten qui est incriminé mais l’aliment en lui-même : le blé. Seulement voilà, ce blé est constitué de 27 composés allergisants dont la gliadine et la gluténine, deux protéines qui composent le gluten… D’où le lapsus entre allergie au blé et allergie au gluten….

 

Au final une allergie étant une réaction du système immunitaire contre une protéine contenue dans un aliment… Sur les 27… allez savoir^^ Donc au final quelqu’un d’allergique au blé devra par précaution éviter tout ce qui peut contenir du blé mais aussi du gluten (kamut, épautre, froment…

 

Il y a encore quelques temps on considérait cette allergie comme "rare" et ne touchant que les boulangers, une allergie essentiellement respiratoire et dermatologique.
Seulement maintenant elle fait partie des allergies alimentaires les plus préoccupantes, comptant parmi les 9 plus importantes au Canada par ex !

 

Puisqu’il s’agit d’une allergie tout le monde n’aura pas la même sensibilité, quand certains ne supporterons aucune trace, d’autres supporterons les "traces possibles", mais par contre, contrairement à la maladie coeliaque les muqueuses intestinales ne seront pas détruites, ET contrairement à l’hypersensibilité, il n’est pas question de manger non plus un peu de blé par ci par là si on le souhaite ! Il s’agit tout de même d’une réaction de notre système immunitaire qui, face à l’allergène, va envoyer nos anticorps (IgE) contre cet étranger générant divers symptômes pouvant être plus ou moins graves (petit rappel, en cas d'allergie le pronostic vital peut être en jeu même si ça reste très rare, et heureusement !).

 

Il semblerait que ce soit surtout les enfants qui soient dépistés mais les allergies étant croissantes ces dernières années, les adultes aussi sont touchés.

 

Par contre il n’est pas exclu aussi que tu aies une allergie retardée au blé donc non visible sur la prise de sang aux IgE ou aux "Prick tests" (tests cutanés) puisque ces tests sont faits pour reconnaître les allergies immédiates/vraies, et donc tu auras des symptômes allergiques qui viendront dans un délai plus ou moins rapide/long suivant ton stade et ça… ça reste aussi encore un grand mystère… Certains allergologues y pensent (comme le mien) et donc vont en parler et soupçonner des allergies retardées au blé ou au gluten. Mais comme toujours… des médecins on en trouve à la pelle, mais… des ouverts d’esprits, supers au courant des avancés médicales sur l’alimentation… Autant chercher une aiguille dans une meule de foin !!!!

 

Le petit plus à ne pas oublier : on peut cumuler, l’Homme étant généreux par nature, il aime partager, et donc tu peux très bien être intolérant au gluten ET allergique au blé (sans qu’elle soit immédiate).

Tout comme tu peux être intolérant au gluten et à d’autres aliments (cf les autres articles).

 

 

Les symptômes de l'allergie.

 

Ils sont classiques on retrouvera donc :

 

  • Des problèmes respiratoires : Toux, nez qui coule, rhume, asthme, insuffisance respiratoire…

 

  • Des troubles du transit : Ballonnements, crampes abdominales, nausées, vomissements, diarrhées…

 

  • Des réactions dermatologiques : Démangeaisons, rougeurs, urticaire…

 

  • Des réactions diverses : Fatigue, maux de tête, migraines, baisse de la tension artérielle, perte de conscience, œdème (corps et/ou visage, de Quick), choc anaphylactique.

 

Ils surviendront assez rapidement en cas d’allergie immédiate (de quelques minutes à quelques heures), à quelques heures/jours en cas d’allergie retardée.

En fonction de son stade allergique, certains supporteront les "traces de blé" d’autres non (ça, ça ne change pas cette histoire de seuil) ce qui signifie que des ingrédients comme "amidon de blé garanti sans gluten"  ou "fibres de blé" peuvent être à proscrire ! Une controverse se fait autour du "dextrose de blé", "sirop de blé", "maltodextrine de blé" que ce soit pour les allergiques comme pour les coeliaques. L'AFDIAG et certains colloques médicaux pensent que nous pouvons les consommer sans risques, d’autres restent contre. Par expérience, nous sommes là encore tous différents, certains vont supporter d’autres non (moi c’est mon cas, rien de rien de rien ne passe).

 

Bon et comment je sais alors si... j'en fais parti ?

 

 

Le dépistage de l'allergie !

 

Deux options  : 

 

Soit tu vas voir ton médecin traitant qui te prescrira une prise de sang pour tester tes anticorps IgE en présence de certains aliments (blé, lait, céleri, fraise…) soit tu vas voir un allergologue (attention maintenant les listes d’attentes des « bons » sont souvent… longues !).
Qu’est-ce que l’allergologue va faire de plus ?

Alors lui, étant spécialisé, te prescrira aussi si besoin le bilan biologique, mais il va d’abord faire un interrogatoire détaillé de tes symptômes, de tes antécédents familiaux, de tes habitudes etc.

 

Ensuite il va faire des tests cutanés, le "Prick test" : sur les bras, le dos ou le ventre, il va placer des petites gouttes des allergènes les plus fréquents sur la peau en les faisant pénétrer avec une petite aiguille/stylo (ça ne fait pas mal rassure-toi on ne sent rien !), ce test étant rapide et peu cher il permet de détecter rapidement et précisément si tu as des allergies immédiates à tels ou tels aliments/pollens/acariens…

Il suffit juste d’attendre 10 à 20 minutes après la dépose des antigènes sur les avant-bras pour lire les résultats.

La lecture est simple et rapide : si tu as un œdème, une démangeaison ou une tâche rouge à certains endroits alors tu es positif, la réaction disparaît sous quelques heures. Si rien n’apparaît alors tu es négatif pour l’allergie immédiate.

 

Bien sûr il ne faut prendre aucun anti-histaminique durant 10 à 15 jours précédents le rendez-vous chez l’allergologue ou avant la prise de sang sinon les résultats seront faussés !

 

Il existe également le "Patch test "  qui permet de déceler certaines allergies retardées mais je ne l'ai pu vu/lu dans les tests utilisés pour le blé.

 

En revanche pour les cas d’allergies alimentaires il existe un dernier test non des plus agréable : le test de provocation (labiale ou orale), ces tests pouvant être dangereux pour le patient, ils sont bien évidement fait à l‘hôpital et sous surveillance médicale !!!

Il s’agit tout simplement de mettre en contact l’aliment incriminé au contact de la lèvre, ou de le faire  avaler en aveugle au patient. Ensuite on observe sous 20-30 minutes si des symptômes apparaissent.

Si tel est le cas alors l’allergie est prouvée, sinon, les doses seront augmentées jusqu’à trouver le seuil, d’où la nécessité d’une équipe médicale à proximité.

 

 

Allergie et solutions.

 

L’allergie au blé ce n’est pas une allergie respiratoire comme le pollen… et donc comme toute allergie alimentaire il n’y a pas de vrai traitement pour en guérir.

 

Il existe quelques traitements pour apaiser ces allergies alimentaires mais qui ne soulagent pas toujours tout le monde : notamment la prise d’anti-histaminiques en continu ou en urgence (utiles pour les allergènes libérant de l’histamine essentiellement), l’"Intercron" (je ne peux pas garantir un effet avec le blé, mais je sais par expérience qu’il peut soulager certaines réactions allergiques), les corticoïdes (sont plus là en solution d’urgence, en cas de crise) et la seringue d’adrénaline (seuls les allergiques vrais avec œdème de Quick ou choc anaphylactique sont concernés par cette mesure, il s’agit d’injecter de l’adrénaline dès les premiers symptômes de choc afin d’éviter l’urgence vitale).

 

Les personnes devant avoir recours à l’adrénaline sont rares, et en ont constamment une sur eux, en général il s’agit de l’"Epipen". Et dans tous les cas, si tu as une allergie immédiate ou non mais reconnue par ton médecin/allergologue alors lui seul saura te prescrire le traitement adapté à tes réactions.

 

Sinon, malheureusement le seul véritable traitement qui te sera proposé est bien évidement le régime strict d’éviction du blé (regarde dans les sources j'y ai laissé le tableau des aliments de l'AFDIAG, bien qu'incomplet à mon sens il reste utile pour démarrer ainsi que la liste du CICBAA). Tu devras éviter tout ce qui contient du blé de manière intentionnelle ou non, et fonction de ta sensibilité, tu devras aussi éviter les « traces possibles », « peut contenir » etc… Car une simple « trace » peut faire réagir certaines personnes, le système immunitaire s’emballe  et il faudra soit prendre de la cortisone (ou un autre médicament) en urgence soit, se faire une injection pour les cas les plus graves.

 

Dans tous les cas, je rappelle encore, qu’on ne joue pas avec une allergie vraie, et on fait attention à nos allergiques !

 

 

Allergie à vie ?

 

Techniquement les allergies sont rarement définitives, mais il n’y a aucune certitude sur le contrat d’embauche choisi avec l’allergie, tu peux avoir un gentil CDD de quelques mois, ou bien… partir en CDI sur plusieurs années minimum (quand on aime, on ne compte pas !).

 

Tu peux aussi déclarer une allergie à n’importe quel âge, et la voir évoluer en bien (en diminuant) ou bien… la voir s’empirer au fur et à mesure du temps. Le tout étant bien sûr de garder le régime d’éviction strict tant que l’allergie est présente, car si tu es toujours allergique et que tu continues de te mettre en contact avec l’allergène alors tu risques de la voir s’empirer dans le temps.

 

En revanche si tu ne fais plus de réaction allergique lors d’un contact, alors avec ton médecin, vous pourrez mettre en place une réintroduction progressive du blé en place afin de juger de l’évolution voir de la rémission de ton allergie.

Ce protocole se fait beaucoup pour soigner les allergies aux protéines du lait, chez les nourrissons et les enfants notamment.

 

Mais sache que de plus en plus de personnes développent une allergie alimentaire/respiratoire dans leur vie, bon pas forcément au blé je suis bien d’accord mais sache que tu n’es pas seul !

 

 

Voilà, the end !

 

 

J’espère que ce petit topo t’as déjà bien aiguillé et que tu y vois plus clair, au besoin tu peux poser des questions dans les commentaires ou en m’écrivant directement mais note bien que je ne suis pas un docteur, ma parole n’a pas de « valeur » et reste basée sur des recherches personnelles.

 

 

Sources

 

  • Liste des aliments autoraisés/interdits selon l'AFDIAG à télécharger en PDF :

 

 

 

 

  • Pour plus d’info sur les allergies alimentaires et le dépistage :

         http://allergies.afpral.fr/allergie/en-savoir-plus-sur-les-allergies/alimentaires

 

  • Le site des Drs Claire Laur et Etienne Bidat :

         http://www.allergienet.com/reaction-ingestion-aliment/

 

 

 

 

  • Le site de référence pour la maladie coeliaque (MC) en France : LAFDIAG (Association Française des Intolérants au Gluten) : http://www.afdiag.fr/

 

 

 

 

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